Une statue représentant le président américain Donald Trump et le délinquant sexuel Jeffrey Epstein près du Capitole, à Washington, le 2 octobre 2025 ( AFP / Brendan SMIALOWSKI )
Donald Trump a contre-attaqué vendredi en réclamant une enquête fédérale sur la relation entre Jeffrey Epstein et certaines personnalités démocrates dont Bill Clinton, à l'heure où ses propres liens avec le délinquant sexuel font l'objet de nouvelles questions.
Le président américain a annoncé sur son réseau Truth Social qu'il demandait au ministère de la Justice et à la police fédérale (FBI) d'enquêter sur plusieurs personnalités démocrates.
Outre l'ancien président, il cite Larry Summers, qui a été ministre des Finances de Bill Clinton, l'investisseur et entrepreneur Reid Hoffman, la banque JPMorgan Chase, ainsi que "beaucoup d'autres personnes et institutions".
"Les dossiers montrent que ces hommes, et de nombreux autres, ont passé beaucoup de temps avec Epstein", assure-t-il, sans fournir de preuves.
- "Diligence et honnêteté" -
La ministre de la Justice Pam Bondi a promis sur X que ses services allaient agir "avec diligence et honnêteté pour donner des réponses au peuple américain", en précisant qu'elle confiait le dossier à Jay Clayton, un ancien patron du gendarme américain des marchés financiers (SEC) nommé procureur par Donald Trump.
En juillet, le ministère de la Justice et du FBI avaient pourtant annoncé qu'après étude des documents en leur possession sur l'affaire Epstein, ils n'avaient "pas découvert de preuves sur lesquelles fonder une enquête contre des personnes jusqu'ici non poursuivies".
Les deux institutions avaient aussi jugé qu'il ne serait "pas pertinent" de rendre public le "dossier Epstein" ("Epstein files" en anglais).
Cette position suscite l'incompréhension, voire la colère de nombreux partisans du mouvement "MAGA" (Make America Great Again) de Donald Trump.
Ce dernier avait promis pendant sa campagne des révélations fracassantes sur cette affaire ultrasensible. Mais une fois revenu au pouvoir, l'ancien promoteur immobilier, qui a fréquenté Jeffrey Epstein quand tous deux étaient des figures de la jet-set new-yorkaise avant de se brouiller avec lui, a au contraire tenté de clore le dossier.
Vendredi, Donald Trump a de nouveau accusé ses opposants démocrates de promouvoir la "supercherie Epstein" et critiqué les élus républicains comptant voter pour forcer la publication des documents du ministère de la Justice.
La Chambre des représentants devrait examiner la semaine prochaine une proposition de loi en ce sens.
- "Ramollis et idiots" -
"Quelques républicains faibles sont tombés dans les griffes (des démocrates) parce qu'ils sont ramollis et idiots", a-t-il attaqué.
L'affaire Epstein a été relancée cette semaine par la publication de courriers électroniques du financier new-yorkais, au carnet d'adresses particulièrement bien rempli.
Donald Trump "savait à propos des filles" dont abusait le délinquant sexuel américain et a même "passé plusieurs heures" avec l'une d'elles, affirment des emails de Jeffrey Epstein, dévoilés par des parlementaires démocrates.
Parmi ces courriers électroniques figurent des échanges avec Larry Summers, qui a aussi été conseiller économique de Barack Obama et président de la prestigieuse université Harvard.
"Comment ça va la vie fortunée et dissolue?", écrit Larry Summers le 27 octobre 2017 à Epstein, qui lui répond: "Quand nous nous verrons, je m'efforcerai de vous fasciner avec des histoires folles sur Washington!!!".
Bill Clinton a pour sa part fréquenté le financier new-yorkais dans les années 1990 et 2000.
Accusée d'avoir facilité les agissements de Jeffrey Epstein en lui permettant de financer ses activités, la banque JPMorgan Chase a elle accepté de verser 290 millions de dollars à des victimes présumées, en vertu d'un accord annoncé en juin 2023 et qui lui a évité un procès médiatique.
L'AFP a contacté les bureaux de Larry Summers et de Bill Clinton, qui n'ont pas immédiatement répondu.
Un porte-parole de JPMorgan Chase a déclaré: "Nous regrettons les relations que nous avons eues avec cet homme mais nous ne l'avons pas aidé à commettre ses actions odieuses."
Avec sa complice Ghislaine Maxwell comme rabatteuse, Epstein faisait venir des mineures dans ses résidences notamment à New-York et en Floride pour, sous le prétexte de massages, les agresser sexuellement.
Il est mort en prison en 2019 avant son procès, par suicide selon les autorités. Ghislaine Maxwell purge une peine de 20 ans de prison pour exploitation sexuelle.

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